Les marottes chapeautées :

Pour vous présenter mes marottes chapeautées, je vais puiser dans mes souvenirs de petite fille, quand je regardais des défilés de mode à la télévision avec ma maman couturière… Il y avait une sorte de « Madame Loyale », qui, derrière un tout petit pupitre, d'une voix aiguë et perchée aussi haut que ses talons, présentait les modèles, en donnant les prénoms des mannequins… Pour mes marottes, elle aurait dit :

Euphrasie qui porte un bibi fait d'abaca et de raphia, ouvre le bal...
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Garance, qui arbore une parure de toile à beurre fuchsia, ornée d'un petit fagot d'allumettes roses, la suit...

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Palmyre, très fière, sous une merveilleuse création de fibre de bananier, noire, gansée  d'or et d'un ruban perlé, apparaît...
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Grisette, qui se cache derrière une somptueuse création, faite de fil de fer, tulle, et perles multicolores lui emboîte le pas…








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Lilith, dotée d'une très aérienne capeline de moustiquaire grise, agrémentée d'un joli ruban rose, trottine derrière elle...
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Et enfin, Renée, pétillante, sous son très curieux chapeau violine, qui n'est en fait, qu'un gigantesque noeud, ferme le bal !
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Seules, Olympe et Gladys manquent à l'appel... préférant « sortir en cheveux » ! Jolie expression bien désuète, mais tout de même très explicite, et très révolutionnaire, parce que sortir sans coiffe, fichu, chapeau ou autre couvre-chef, était très mal vu... C'était plutôt l'apanage des femmes de petite vertu ou des gourgandines… La religion aussi, voyait d'un très mauvais oeil, les femmes non couvertes...

Je ferme les yeux, Madame Loyale retourne lentement vers ma jolie boîte à souvenirs...



Et la petite dernière : Mazette !



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